L'aventure exaltante de la foi (19)

La nature sauvage, pour moi, c'est l'environnement et ses grenouillages qui captivent et retiennent l'attention au point qu'on oublie les réalités plus hautes. On est happé par l'urgence des choses à faire et l'on va, à toute allure, vers "d'autres horizons qui reculent toujours".

La nature sauvage, c'est, pour moi, l'enchevêtrement des obligations qui conditionnent l'agir, le rendant difficile et stressant. C'est la nature, pas domptée, qui fait la loi et asservit. L'homme, parce qu'il est établi maître à bord, doit soumettre cette nature sauvage pour qu'elle coopère à l'oeuvre de la création, en libérant et non en asservissant. Sa responsabilité est de voir à ce que chacun, dans cette nature, ait sa juste part de biens et d'existence.

Il faut voir la nature sauvage comme le dehors des choses, comme l'écale qui retient à l'intérieur le poussin qui veut éclore. C'est l'écale qui doit se briser pour que le petit prisonnier à l'intérieur arrive à la vie. Il est donc possible de voir en elle l'instrument de notre libération et, partant, de notre croissance spirituelle. Quand elle est bien domestiquée, elle devient partie prenante dans l'aventure exaltante de la foi.