La foi, une plante fragile

Mon poème précédent veut montrer combien la foi, comme une plante fragile, peut être déracinée facilement, quand un vent de liberté souffle sur le pays. C'est pourquoi il est important de la bien cultiver et protéger, sinon elle passera par dessus bord, comme ce fut le cas au Québec et ailleurs. C'est ce que papa et fiston ont reconnu en parlant de clôture à ériger autour d'elle. "L'important, c'est ma rose, disait le Petit Prince. Je n'ai qu'elle et je l'apprivoise."

Le chant des Sirènes

C'était un bon vaisseau, tout de foi charpenté.

On l'aurait cru d'acier, tant il était solide.

Mais on menait à bord existence timide,

Se laissant emporter vers Cap-Éternité.

Or, temps nouveau oblige. Il se met à souffler,

Sur le fleuve où l'on va, une brise torride

Qui fait perdre le sens, le brouille, l'invalide.

Voilà notre croisière en train de chavirer.

Et tout le peuple à bord, incluant l'équipage,

Se prend à écouter, penché au bastingage,

Des Sirènes, le chant: Liberté! Liberté!

Il sent alors son coeur captif de ce mirage;

Du coup, par dessus bord, il a tout balancé:

Sa pratique, sa foi et toutes ses images.